4.1.6 Les qualités visuelles | Questionnaire CPCQ

4.1.6 Les qualités visuelles

Les qualités visuelles du site patrimonial du Vieux-Québec découlent de l’interrelation de facteurs naturels, dont la topographie et l’hydrographie, et humains, dont le cadre bâti et le réseau viaire Il importe d’en favoriser la préservation et, le cas échéant, la mise en valeur. La présente section met en lumière des témoins de cette interrelation, qui peuvent être observés dans le site patrimonial. Le réseau viaire et les espaces ouverts sont les lieux publics par excellence à partir desquels les résidents comme les visiteurs découvrent le site patrimonial.

Les qualités visuelles du site patrimonial du Vieux-Québec sont une caractéristique de ce territoire protégé. Les trois principaux éléments visuels à l’origine de ces qualités sont les points d’observation, les percées visuelles et panoramas ainsi que les points de repère. Les points d’observation sont des endroits d’où la vue est historiquement significative. Les percées visuelles sont des vues cadrées par des éléments naturels ou bâtis, alors que les panoramas offrent une vision plus globale. Les points de repère sont des objets ou des lieux facilement repérables permettant de s’orienter dans l’espace.

Les caractéristiques des qualités visuelles sont principalement en lien avec les valeurs paysagère et urbanistique. Elles sont également à mettre en relation avec certains aspects des valeurs emblématique et identitaire.

Les particularités du site patrimonial

Le site patrimonial du Vieux-Québec possède une topographie particulière en raison de sa situation à l’extrémité est du promontoire de Québec. Ce dernier s’étend de l’embouchure de la rivière du Cap-Rouge à l’embouchure de la rivière Saint-Charles. Le promontoire est séparé de la terrasse fluviale et de la plaine de la rivière Saint-Charles par un escarpement parfois abrupt. La terrasse fluviale et la plaine accueillent la basse-ville avec notamment ses édifices résidentiels et commerciaux, le promontoire accueille la haute-ville avec notamment ses édifices religieux et institutionnels alors que l’escarpement accueille les côtes et les escaliers unissant les deux secteurs. Le point culminant de la haute-ville est marqué par le cap Diamant où s’élève la citadelle de Québec.

Ces particularités d’implantation du site patrimonial font en sorte de multiplier les points d’observation du territoire, les percées visuelles et les panoramas18 ainsi que les points de repère. Ceux-ci distinguent nettement le Vieux-Québec des autres sites patrimoniaux urbains du Québec, dont le site patrimonial de Montréal et le site patrimonial de Trois-Rivières, et contribuent à sa valeur patrimoniale. Le site patrimonial peut être vu de multiples endroits dans la région, que ce soit du fleuve – notamment depuis la pointe ouest de l’île d’Orléans –, du nord de l’actuelle ville de Québec et même de la rive sud du fleuve.

Points d’observation, percées visuelles et panoramas

Les points d’observation du Vieux-Québec sont nombreux, tout autant que le sont ses percées visuelles et ses panoramas historiques. De manière générale, les principaux points d’observation correspondent d’abord aux parcs et aux places publiques du site patrimonial (fig. 24). Certains, néanmoins, se démarquent des autres par leur situation à des endroits stratégiques offrant des vues remarquables. Parmi ceux-ci, pensons en premier lieu à la terrasse Dufferin. Elle occupe l’emplacement historique des forts et château Saint-Louis, en surplomb du secteur de la place Royale. Son origine remonte aux années 1830 alors que l’on met en place la terrasse Durham. La terrasse s’étend sur plus de 300 m, et elle offre des panoramas sur la terrasse fluviale depuis le secteur du cap Blanc jusqu’au secteur de la place Royale. Il s’agit du secteur ayant vu la naissance de Québec au début du XVIIe siècle. Il est possible d’accéder au parc Montmorency depuis la terrasse Dufferin en passant au-dessus de la porte Prescott. De ce parc, le panorama sur la basse-ville se poursuit au-delà du secteur du Musée de la Civilisation. La terrasse et le parc offrent ensemble le panorama le plus significatif sur le secteur le plus ancien de la basse-ville. Le parc du Bastion-de-la-Reine et le jardin des Gouverneurs sont implantés au-dessus de la terrasse Dufferin, et ils offrent des panoramas complémentaires à cette dernière. Le parc permet aussi des vues vers le château Frontenac, le front bâti de l’avenue Saint-Denis et vers le bastion du même nom de la citadelle. En grande partie accessibles, les fortifications poursuivent la suite de panoramas offerts par la terrasse et le parc Montmorency. Elles offrent de multiples points de vue sur des panoramas de la basse-ville et sur la partie ouest de la haute-ville. Les fortifications sont une véritable promenade permettant de faire le tour de la haute-ville. Elles sont accessibles depuis le parc Montmorency et par la rue des Remparts qui se termine à la côte du Palais. La promenade se poursuit ensuite dans le parc de l’Artillerie alors que les fortifications longent les Nouvelles-Casernes. À cet endroit, les fortifications offrent des panoramas sur le secteur du Quartier-des-Palais. Les panoramas offerts concernent, à partir des Nouvelles-Casernes, l’ancienne zone de glacis située à l’avant des fortifications, zone qui constitue maintenant la partie ouest de la haute-ville du site patrimonial. On peut y découvrir des vues sur l’ancien ensemble des Soeurs de la Charité de Québec, puis sur la place d’Youville, la place de l’Assemblée-Nationale et les plaines d’Abraham. Depuis la porte Saint-Jean, les fortifications offrent également des panoramas sur les secteurs résidentiels intra-muros de la haute-ville et sur la citadelle de Québec.

La haute-ville intra-muros compte plusieurs parcs et places offrant des panoramas urbains de la haute-ville ou des percées visuelles. Parmi ceux-ci, pensons à la place de l’Hôtel-de-Ville qui offre un panorama urbain sur le front bâti des rues l’entourant, front bâti qui inclut des édifices significatifs constituant des points de repère, dont l’hôtel de ville de Québec. De la place, nous avons aussi des percées visuelles, notamment sur la côte de la Fabrique et sur la rue Buade. La place d’Armes est située à proximité de la terrasse Dufferin, mais en contrebas de celle-ci. Elle n’offre donc pas de panoramas sur la basse-ville. Elle offre toutefois des percées visuelles sur le front bâti des rues Sainte-Anne et Saint-Louis. La place permet aussi des vues sur les édifices phares qui l’entourent dont la cathédrale Holy Trinity, l’ancien palais de justice de Québec et le château Frontenac. Le parc de l’Esplanade offre un panorama unique sur le front bâti de la rue D’Auteuil. Ce front bâti se compose notamment de résidences cossues construites au XIXe siècle et du début du siècle suivant. Le parc offre aussi des percées visuelles sur les rues Saint-Louis et Sainte-Anne. La Chaussée des Écossais et la place de L’Institut-Canadien constituent un espace public linéaire en façade de l’édifice du Morrin-College et de l’ancienne église wesleyenne. Cet espace offre des percées visuelles sur les rues Sainte-Anne, Dauphine et Saint-Stanislas, en plus de permettre d’apprécier certains points de repère comme l’église St-Andrew’s. Le parc du Cavalier-du-Moulin est l’un des points d’observation les plus originaux du Vieux-Québec puisqu’il offre un panorama sur l’intérieur d’un îlot urbain. L’on y observe non pas des façades, mais plutôt l’arrière des bâtiments. Ce parc offre également une percée visuelle sur la rue Mont-Carmel.

La haute-ville extra-muros offre nettement moins de points d’observation puisque la majorité du territoire de la haute-ville est situé dans les fortifications. La place d’Youville offre néanmoins un panorama urbain d’intérêt avec son cadre bâti composé d’édifices à vocation culturelle, comme le palais Montcalm, ainsi que des fortifications. La place offre également une percée visuelle sur la rue Saint-Jean, en direction de l’ouest. La place de l’Assemblée-Nationale et les plaines d’Abraham offrent des panoramas sur les fortifications.

Les points d’observation de la basse-ville diffèrent de ceux de la haute-ville. Ils offrent des vues vers l’escarpement et, en de rares occasions, sur certains bâtiments de la haute-ville, vers le littoral et sur le cadre bâti environnant. Ces points d’observation sont souvent moins connus que ceux de la haute-ville, bien qu’ils possèdent un intérêt historique certain. Le plus connu de ceux-ci est sans conteste la place Royale qui est associée avec la naissance de la Nouvelle-France. La place offre un panorama unique sur les édifices d’inspiration française la bordant. Ils témoignent de l’architecture urbaine qui se met en place aux XVIIe et XVIIIe siècles à Québec, une architecture faisant la synthèse entre l’influence française et l’adaptation au territoire québécois. La place offre également des percées visuelles sur les rues Notre-Dame, des Pains Bénis et de la Place. Le parc de l’UNESCO et le parc de la Cetière permettent également d’apprécier des panoramas urbains sur le cadre bâti d’inspiration française du secteur de la place Royale. De plus, le parc de la Cetière permet d’apercevoir l’escarpement et, en surplomb de celui-ci, le parc Montmorency. La batterie Royale offre un panorama sur le cadre bâti d’inspiration française ainsi que sur l’escarpement boisé en contrebas de la terrasse Dufferin. Elle permet aussi de voir le château Frontenac, le principal point de repère du site patrimonial. La place des Canotiers donne accès à des vues similaires à celles de la batterie Royale. Située à l’intersection des rues Saint-Pierre et Saint-Paul, la place de la FAO offre des percées visuelles de ces deux parcours importants de la basse-ville, en plus d’une percée visuelle sur la rue du Sault-au-Matelot. De la place, il est également possible d’avoir une vue sur le pavillon Camille-Roy et l’édifice de la Banque-canadienne-de-commerce, deux des points de repère du site patrimonial. Le terrain dégagé situé à l’emplacement de l’ancien palais de l’Intendant – bordé par les rues Vallière, des Prairies et Saint-Nicolas – permet d’avoir un panorama sur les fortifications. On y aperçoit une section significative de l’ouvrage militaire depuis la côte du Palais jusqu’au point où il quitte l’escarpement pour fermer la ville à l’ouest. Le parc Notre-Dame-de-la-Garde est situé à l’extrémité ouest du site patrimonial, en bordure du fleuve Saint-Laurent. Il offre le panorama le plus complet du site patrimonial sur l’escarpement boisé du cap Diamant.

Le réseau viaire présente une multitude de points d’observation, notamment en raison de ses particularités, comme ses rues en pente en haute-ville. Plusieurs rues offrent des percées visuelles intéressantes sur le cadre bâti du Vieux-Québec et sur ses principaux points de repère (fig. 24). Il serait difficile de recenser l’ensemble de ceux-ci tant ils sont nombreux. Parmi ceux-ci, pensons néanmoins aux rues Sainte-Famille, Ferland, Saint-Flavien et Hamel qui descendent vers le nord en direction de la rue des Remparts et des fortifications. Pensons également aux rues Sainte-Ursule, Sainte-Angèle et Saint-Stanislas qui descendent vers le nord-ouest en direction du secteur du parc de l’Artillerie. Pensons enfin aux grandes artères de la haute-ville, qui, depuis les portes des fortifications, se rendent au coeur de la ville ancienne, soit les rues Saint-Jean, Dauphine et Saint-Louis. Les côtes et les escaliers avec leur tracé sinueux dégagent plusieurs panoramas et percées visuelles. Pensons notamment aux vues changeantes qu’offrent la côte de la Montagne ou encore la côte du Colonel-Dambourgès.

Points de repère

Les points de repère du site patrimonial du Vieux-Québec sont constitués d’éléments naturels et bâtis (fig. 24). Ces derniers dominent nettement les points de repère. Dès le XVIIe siècle, les représentations de Québec mettent l’accent sur les flèches élancées des clochers de la haute-ville. Ceux-ci sont autant de points de repère, qui marquent l’espace urbain. Malgré le renouvellement du cadre bâti du site patrimonial au cours des siècles, la haute-ville est encore dominée par les clochers de ses églises auxquels se sont ajoutés campaniles, clochetons, lanternons et tours.

Les éléments du bâti spécialisé constituent les principaux points de repère bâtis du site patrimonial. De par sa nature, le bâti spécialisé se distingue du bâti de base par son implantation – bâtiments souvent en retrait et détachés des édifices voisins –, par son gabarit – bâtiments souvent plus grands et hauts que le bâti de base – et par ses attributs architecturaux – bâtiments présentant souvent des tours, des clochers, des campaniles. Il en résulte des édifices uniques qui se démarquent dans le tissu urbain.

Le bâti spécialisé comprend notamment des lieux de culte associés à différentes traditions religieuses. Leurs clochers et leurs flèches émaillent le ciel du Vieux-Québec, et ce, dès le XVIIe siècle. Clochers et flèches ont été pendant longtemps les plus hauts objets construits du site patrimonial. Parmi ceux-ci, pensons d’abord aux deux cathédrales, soit la basilique-cathédrale de Notre-Dame de Québec et la cathédrale Holy Trinity. À ces lieux de culte prestigieux s’ajoutent des églises paroissiales, dont l’église de Notre-Dame-des-Victoires, l’église St-Andrew’s et l’église Chalmers-Wesley United. Le site patrimonial compte aussi un certain nombre de chapelles conventuelles, dont l’église des Augustines-de-l’Hôtel-Dieu-de-Québec et l’ancienne chapelle des Soeurs de la Charité. Les clochers et les flèches de ces lieux de culte ainsi que les autres présents sur le territoire marquent fortement les différents secteurs du site patrimonial. Le Séminaire de Québec, dont l’ensemble institutionnel est peu perceptible à l’échelle de la rue à l’exception du clocher et du campanile de sa chapelle extérieure, a donné naissance à l’Université Laval. Le premier pavillon de l’Université – pavillon Camille-Roy – est immédiatement perceptible dans le cadre urbain de la haute-ville avec sa haute toiture mansardée coiffée de lanternons, notamment à partir du parc Montmorency et de la rue des Remparts.

Le bâti spécialisé comprend aussi les ouvrages militaires. Ceux-ci se démarquent par leurs très grandes dimensions, leurs formes variées, leur situation à des endroits stratégiques – sommet de l’escarpement, cap Diamant, bordure du fleuve. Si elles demeurent bien visibles au sommet de la falaise, les fortifications étaient à l’origine pratiquement invisibles du côté de la campagne, ceci en application du principe de défilement, qui permet d’utiliser les accidents de terrain et les défenses artificielles, telles que les glacis et les fossés, pour protéger les ouvrages de maçonnerie des tirs de l’ennemi. Avec la démolition des ouvrages avancés autrefois situés au-devant de la fortification, seul le secteur de la Citadelle permet encore d’apprécier la mise en application de ce principe fondamental de défense. Ailleurs, les ouvrages militaires constituent aujourd’hui des points de repère importants du site patrimonial, d’autant que leur présence est intimement associée à son histoire. Parmi ceux-ci, pensons d’abord aux fortifications qui coiffent le sommet de l’escarpement. Elles sont visibles de plusieurs endroits tant à partir de la basse-ville que de la haute-ville. Les portes d’inspiration médiévales des fortifications sont un élément distinctif de cet ouvrage militaire. Elles marquent les principales entrées de la ville fortifiée et sont associées à des parcours importants de l’histoire de Québec. Parmi celles-ci, pensons aux portes Saint-Jean, Kent et Saint-Louis. La citadelle, quant à elle, est implantée sur le plus haut point de cap Diamant, ce qui lui assure une grande visibilité depuis les deux parties de la ville. La batterie Royale domine le front fluvial en basse-ville.

Le bâti spécialisé comprend également des bâtiments liés à l’administration publique et aux services aux citoyens. Ces bâtiments occupent des positions dominantes dans le tissu urbain du site patrimonial, principalement à la haute-ville. Parmi ceux-ci, pensons à l’ancien palais de justice de Québec avec sa tour d’horloge située à l’angle de la rue Saint-Louis et de la rue du Trésor, en face de la place d’Armes. À proximité, l’édifice du Bureau-de-poste avec son dôme est perceptible tant de la haute-ville que de la basse-ville. Il fait partie des vues emblématiques de Québec. L’hôtel de ville de Québec, quant à lui, occupe le centre d’une grande parcelle urbaine. Il est ainsi dégagé de toute part, ce qui est rare dans le Vieux-Québec. Par ailleurs, il est implanté en bordure de la place de l’Hôtel-de-Ville, l’une des places publiques les plus importantes du site patrimonial.

Le bâti spécialisé comprend un certain nombre de bâtiments commerciaux originalement destinés à des fonctions diversifiées. Certains d’entre eux présentent une architecture traditionnelle s’inscrivant dans la continuité du bâti de base. Ils se démarquent donc peu à l’échelle du site patrimonial et ne constituent pas des points de repère significatifs. En revanche, d’autres bâtiments commerciaux se distinguent. Le plus célèbre de ceux-ci est sans doute le château Frontenac. Sa position à l’extrémité du promontoire de Québec, son architecture de style château et sa haute tour en font l’une des icônes du Vieux-Québec, au point d’en être l’une de ses images emblématiques. L’édifice Price est un autre exemple d’édifice commercial constituant un point de repère du Vieux-Québec. Sa tour élancée et son architecture Art déco font en sorte que l’édifice se distingue à l’échelle de la haute-ville.

Certains bâtiments à vocation culturelle, qui appartiennent au bâti spécialisé, se démarquent également. Parmi ceux-ci, pensons au théâtre Capitole et au palais Montcalm implantés en bordure de la place d’Youville. Ce secteur du site patrimonial acquiert sa vocation culturelle actuelle au tournant du XXe siècle. Le front bâti de la rue Dalhousie est aussi marqué par la présence du Musée de la Civilisation. Voisin du musée, la caserne Dalhousie, une ancienne caserne de pompier, marque également le front bâti de la rue Dalhousie avec sa tour de séchage des boyaux.

Le Vieux-Québec présente aussi des points de repère associés à la position des bâtiments plutôt qu’à leur fonction, qu’il s’agisse de bâti spécialisé ou de bâti de base. Plusieurs bâtiments situés en tête d’îlot reçoivent un traitement particulier, par exemple des façades arrondies ou anguleuses. Parmi ceux-ci, pensons au 1200, rue Saint-Jean et à la maison Larchevêque-Lelièvre, respectivement situés au coin de la côte de la Fabrique et de la rue Couillard et de la côte de la Fabrique et de la rue Garneau ainsi qu’à l’édifice John-Darlington au coin des rues De Buade et du Fort. L’édifice de la Banque-canadienne-de-commerce est, pour sa part, situé à l’intersection des rues Saint-Paul et Saint-Pierre. Sa haute colonnade arrondie est un point de repère de la basse-ville de Québec. Le 500-510, côte d’Abraham est implanté à la rencontre de la rue Saint-Vallier Est et de la côte d’Abraham, et il se distingue par sa façade étroite et vitrée. Il marque le point de plus à l’ouest du site patrimonial, du côté de la rivière Saint-Charles.

Les points de repère naturels, bien que moins perceptibles en raison de la densité du cadre bâti du site patrimonial, n’en sont pas moins importants. Témoins de la topographie particulière du Vieux-Québec, ces points de repère évoquent le choix de Champlain pour le premier établissement permanent français en Amérique. Parmi ceux-ci, pensons d’abord à l’escarpement. Ce dernier constitue la limite naturelle entre les deux grands secteurs du site patrimonial, soit la basse-ville et la haute-ville. Tantôt boisé, tantôt dénudé, l’escarpement est visible de plusieurs points d’observation de la basse-ville. Certaines rues le longent, comme la rue Champlain, le boulevard Champlain, la rue du Petit-Champlain, la rue du Sault-au-Matelot, la rue Sous-le-Cap, la côte de la Canoterie et la rue Saint-Vallier Est. Les interstices entre les bâtiments et les parcelles libres de construction permettent d’apprécier l’escarpement. D’autres rues sont orientées vers l’escarpement. Il en résulte des percées visuelles ayant pour toile de fond l’escarpement, dont la rue Saint-Thomas, la rue Rioux et la rue de la Barricade. Le point culminant du cap Diamant, malgré l’aménagement de la citadelle et la présence de végétation sauvage, demeure perceptible, en haute-ville, depuis l’avenue Saint-Denis et les rues perpendiculaires à celle-ci, dont la rue de Brébeuf et la rue de la Porte. Il est également perceptible depuis la terrasse Dufferin, qui offre une vue sur son flanc sud-est. Le cap Diamant peut également s’appréhender depuis l’avenue du Cap-Diamant sur les plaines d’Abraham. Le cap Diamant est peu perceptible depuis la basse-ville. En raison de l’espace restreint entre le cap Diamant et le fleuve, l’escarpement boisé est le principal élément perceptible. Quelques boisés, enfin, constituent des points de repère naturels. Ceux-ci se concentrent en haute-ville, principalement dans les espaces publics. Parmi ceux-ci, pensons au jardin des Gouverneurs, au parc Montmorency et à la place d’Armes.

Les qualités visuelles en bref

Les principaux points d’observation du site patrimonial correspondent d’abord à ses parcs et à ses places publiques, notamment à la haute-ville.

La terrasse Dufferin, le parc Montmorency et les fortifications permettent de faire le tour de la haute-ville et de découvrir plusieurs panoramas sur la basse-ville, sur l’ancienne zone de glacis et sur le cadre bâti de la haute-ville. La terrasse Dufferin est sans conteste le point d’observation le plus important de la haute-ville, et ses origines remontent à la première moitié du XIXe siècle.

La place d’Armes, la place de l’Hôtel-de-Ville et le parc du Cavalier-du-Moulin permettent de découvrir le site patrimonial de l’intérieur de la haute-ville, notamment avec leurs panoramas urbains.

La place Royale, le parc de la Cetière et le parc de l’UNESCO offrent des panoramas sur le secteur le plus ancien de la basse-ville avec ses édifices d’inspiration française. Le parc Notre-Dame-de-la-Garde et la place de la FAO offrent des panoramas originaux et moins connus de la basse-ville. La place Royale est sans conteste le point d’observation le plus important de la basse-ville, et ses origines se confondent avec celles du Vieux-Québec.

Les principaux points d’observation du site patrimonial correspondent ensuite au réseau viaire. Les rues, les côtes et les escaliers du Vieux-Québec permettent d’apprécier une multitude de percées visuelles. La côte de la Montagne offre des vues uniques sur le Vieux-Québec, tant de la haute-ville que de la basse-ville.

Les principaux points de repère du site patrimonial du Vieux-Québec se composent d’édifice du bâti spécialisé, dont le château Frontenac et le pavillon Camille-Roy.

Les lieux de culte avec leurs clochers et leurs flèches sont les premiers points de repère du site patrimonial, et leur présence de poursuit de nos jours, que ce soit la basilique-cathédrale de Notre-Dame-de-Québec ou encore l’ancienne église Saint-Patrick. En plus de marquer l’espace, chaque clocher raconte l’histoire d’un secteur du Vieux-Québec. Les ouvrages militaires comme la citadelle, les bâtiments liés à l’administration publique et aux services aux citoyens comme l’hôtel de ville de Québec, les bâtiments commerciaux et culturels comme l’édifice Price constituent autant de points de repère tant à la haute-ville qu’à la basse-ville.

Certains bâtiments situés en tête d’îlot épousent les forment de ceux-ci et se démarque du cadre bâti environnant, dont le 1200, rue Saint-Jean.

PC-fig24 Figure 24
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Les percées visuelles et les panoramas présentés dans cette section du plan de conservation proviennent notamment de l’étude d’ANNEXE\U Inventaire des perspectives visuelles. Site patrimonial du Vieux-Québec et secteur du Cap-Blanc (révision) de 2014.