4.1.2 Le réseau viaire | Questionnaire CPCQ

4.1.2 Le réseau viaire

Le réseau viaire correspond au système des voies et des espaces libres de construction qui permettent la circulation, ainsi que leurs aires de stationnement. Le réseau viaire se compose de différents types de parcours, dont le parcours directeur (aussi appelé parcours mère ou parcours fondateur), le parcours d’implantation, le parcours de raccordement et le parcours de restructuration. Il comprend notamment des chemins, des avenues, des boulevards et des rues. Ses caractéristiques font partie de l’intérêt historique du site patrimonial et il importe d’en favoriser la préservation. Cette section sur le réseau viaire comprend également un volet sur les espaces libres, comme les parcs et les places publiques.

Les voies comportent généralement une chaussée pour la circulation et le stationnement sur rue. Dans certains cas, des aménagements piétonniers ou cyclables et des banquettes latérales ou des accotements complètent la voie. C’est notamment le cas des escaliers reliant la basse et la haute-ville. La voie publique est bordée de lots qui forment le système parcellaire.

Les abords des voies publiques sont constitués d’espaces contigus à celles-ci, en incluant les marges avant des bâtiments et leurs façades. Ils sont délimités de façon plus ou moins franche par les plantations végétales, les façades des bâtiments ou les aménagements de la parcelle, tels que des murets et des clôtures. Réunis, ces éléments contribuent à définir et à caractériser un corridor public formé par des espaces publics et privés.
Les caractéristiques du réseau viaire sont principalement en lien avec la valeur urbanistique du site patrimonial. Elles sont également à mettre en relation avec certains aspects de la valeur historique.

Les particularités du site patrimonial

Le fleuve Saint-Laurent est la plus ancienne voie de circulation et la plus importante lors des premières décennies de la colonisation. Le premier noyau de peuplement du site patrimonial est tributaire du fleuve qui le relie au réseau de communication maritime de l’époque. Le premier établissement est érigé à proximité du rivage. Il constitue, par la suite, le coeur même de la basse-ville.

Les premiers tracés de la trame urbaine naissante forment un plan orthogonal autour de l’habitation de Champlain, puis de la place Royale, avec quelques rues et un quai. Les sentiers existants, dont la côte de la Montagne, sont empruntés pour se rendre sur le promontoire. Initialement, Champlain élabore le projet urbain de Ludovica, qu’il décrit en 1618 dans un mémoire au roi. Le développement urbain devait se faire dans la vallée de la rivière Saint-Charles, dans ce qui deviendra Saint-Roch et Saint-Sauveur. Le haute-ville est réservé à la défense et à l’agriculture dans le plan de Champlain. Ce projet débute mais est rapidement abandonné. Avec l’arrivée du gouverneur Charles Huault de Montmagny au milieu des années 1630, un second plan de développement urbain est mis en place. En basse-ville, un plan en damier est adopté pour accueillir principalement les bâtiments résidentiels et commerciaux ainsi que pour faciliter l’accès au fleuve, tandis qu’en haute-ville, un plan radioconcentrique, adapté à la topographie des lieux et aux limites de concessions préexistantes des propriétés religieuses, est aménagé. La trame urbaine converge alors vers la place d’Armes et le château Saint-Louis et révèle l’importance des fonctions institutionnelles, religieuses et militaires du promontoire. Rapidement ce plan voisinera un plan orthogonal.

Aujourd’hui, la trame urbaine de la basse-ville témoigne de la croissance du noyau initial qui s’est réalisé le long du fleuve et la rivière Saint-Charles pour rejoindre le quartier du Palais d’un côté et celui du Cap-Blanc de l’autre, notamment par les remblaiements successifs de leurs berges (fig. 20). En haute-ville, le réseau viaire s’est développé selon différents processus, entre autres influencé par le morcellement des propriétés religieuses et publiques, de même que par l’évolution des emprises militaires, formant ainsi une trame urbaine irrégulière (fig. 20). Un réseau viaire orthogonal est néanmoins mis en place à la haute-ville, mais plus tardivement.

Les parcours directeurs

Le parcours directeur est une voie de circulation qui relie les premiers lieux d’occupation d’un territoire. Il se trouve donc habituellement parmi les plus anciennes voies de circulation de ce territoire. Le parcours directeur se caractérise souvent par une sinuosité qui respecte le relief et les obstacles naturels. Son aménagement précède en général le lotissement des terres qui le bordent. Les premières habitations s’installent habituellement en bordure du parcours directeur.

Les parcours directeurs du site patrimonial donnent accès aux deux noyaux initiaux de la colonie ainsi qu’aux premiers lieux publics, dont la place d’Armes, les parvis d’église, le site du château Saint-Louis, les propriétés religieuses, de même que les premiers commerces et le quai de la basse-ville. La topographie particulière du site patrimonial a aussi entraîné l’aménagement de plusieurs côtes qui relient les deux secteurs et les pôles centraux de la ville. Ces côtes sinueuses, de pentes variables, sont généralement peu construites et assez étroites.

La basse-ville

Le parcours directeur de la basse-ville prend forme à partie de quatre rues qui relient la partie est du secteur, soit les rues du Petit-Champlain, Sous-le-Fort, Notre-Dame et du Sault-au-Matelot. La rue du Petit-Champlain, appelée à l’origine la rue De Meulles, apparaît sur la carte de l’ingénieur royal Robert de Villeneuve (1642-1692) réalisée en 1685-1686. Cette rue permet au tout début de se rendre à la fontaine de Champlain située le long de la rive du fleuve ainsi qu’au premier escalier liant la basse-ville et la haute-ville (aujourd’hui nommé l’escalier Casse-Cou). La rue Sous-le-Fort est la deuxième plus ancienne rue de la basse-ville. Formant un tracé droit d’une seule voie menant vers la rive, elle est donc perpendiculaire aux autres parcours directeurs. Le segment situé entre les rues Notre-Dame et Saint-Pierre, ajouté à la fin du XVIIe siècle, sert également de parcours d’implantation. La rue Notre-Dame, qui apparaît sur le premier plan de Jean Bourdon en 1640, semble être le premier parcours de la basse-ville. Elle relie ainsi les premières habitations au chemin de la côte de la Montagne. Cette voie est élargie en 1834. Contrairement à la majorité des parcours rectilignes de la basse-ville, cette voie est légèrement sinueuse. En 1663, la rue du Sault-au-Matelot est déjà aménagée et quelques habitations y sont construites. Avant les agrandissements de la terrasse fluviale, cette voie permet de joindre la pointe. Elle se prolonge par la suite vers l’ouest vers les berges de la rivière Saint-Charles, d’où son nom de rue Sous-le-Cap. Cette dernière se prolongeait vers le palais de l’Intendant par la rue Saint-Charles, maintenant disparue. Un pont relie la rue du Sault-au-Matelot et la rue Sous-le-Cap avant le remblayage des berges.

Ainsi, ces quatre rues desservent le noyau initial de Québec et reprennent le tracé du parcours directeur longeant la rive du fleuve au XVIIe siècle. Leur tracé de faible largeur témoigne de l’étroitesse du terrain disponible entre l’escarpement et le fleuve Saint-Laurent à cette époque. Elles sont essentiellement rectilignes, à l’exception de certaines portions des rues Notre-Dame et du Sault-au-Matelot qui sont légèrement sinueuses. Les rues Sous-le-Fort et Notre-Dame sont recouvertes d’un pavé en briques, tandis que le pavé des rues du Sault-au-Matelot et du Petit-Champlain est fait de dalles en pierre. Ces parcours ne comprennent qu’une seule voie.

À l’extrémité sud du site patrimonial, une partie du boulevard Champlain et de la rue Champlain complètent un autre parcours directeur de la basse-ville. Ce parcours témoigne du prolongement de la rue du Petit-Champlain vers un ancien quartier appelé Près-de-Ville13 au début du XIXe siècle. Vers 1842, cette voie est notamment élargie et redressée afin de faciliter le déplacement vers les anses de Sillery et l’accès aux activités portuaires. Réaménagé au milieu du XXe siècle, le boulevard Champlain est formé de deux voies légèrement sinueuses suivant la configuration de la rive du fleuve. La rue Champlain, caractérisée par une seule voie qui longe l’escarpement, se distingue par une étroitesse qui particularise les premiers tracés de la basse-ville. Longeant la limite nord-ouest du site patrimonial, la rue Saint-Vallier Est, tracée dès le XVIIe siècle et découlant peut-être d’un sentier autochtone, est un parcours directeur lié notamment au premier projet urbain de Champlain – Ludovica – puis développement du quartier situé autour du palais de l’Intendant. Initialement, la rue devait relier l’habitation et le fort Saint-Louis au monastère des Récollets, coeur du projet de Ludovica. De plus, ce parcours devient la voie utilisée pour se rendre à l’extérieur de la ville, notamment vers Trois-Rivières et Montréal. La rue Saint-Vallier Est forme un parcours sinueux entre la côte de la Canoterie et la côte d’Abraham, interrompu par un sentier à la jonction de la côte de la Potasse.

La haute-ville

Contrairement à la basse-ville, les parcours directeurs qui sillonnent la haute-ville sont nombreux en raison de la disponibilité du territoire permettant un développement urbain plus important. Ces voies convergent, pour la plupart, vers le coeur de la haute-ville, où sont situés la place d’Armes et l’ancien fort Saint-Louis, et forment en quelque sorte un plan radioconcentrique. Ces parcours directeurs sont la rue Saint-Louis, la rue Sainte-Anne, la rue De Buade, la rue du Fort, la rue Sainte-Famille et la rue des Carrières. Puisque la configuration du territoire est en étroite relation avec les quatre congrégations religieuses qui s’installent sur le promontoire au XVIIe siècle, plusieurs des parcours directeurs bordent aussi les limites de ces propriétés, telles les rues Sainte-Anne et Sainte-Famille. La rue Saint-Jean, également un parcours directeur, ne s’inscrit pas dans le plan radioconcentrique mis en place après l’arrivée du gouverneur de Montmagny. De façon générale, ces parcours tiennent compte des caractéristiques topographiques et sont donc légèrement sinueux. Ils accusent une faible dénivellation de un à trois degrés et forment des voies assez étroites, à l’exception notamment de la rue Saint-Jean qui a été élargie au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Certains d’entre eux relient les pôles centraux de la haute-ville à d’autres secteurs à l’extérieur des murs des fortifications ou vers la basse-ville.

Les rues Saint-Louis et Sainte-Anne sont deux des voies les plus anciennes de la haute-ville créées avec le plan du gouverneur Charles Huault de Montmagny en 1638. Situé à proximité du fort Saint-Louis, le tracé de la rue Saint-Louis se rend jusqu’au secteur de Cap-Rouge, passant notamment par Sillery. Son toponyme ainsi que sa situation permettent de croire qu’elle est la voie la plus importante de la ville au cours des premiers siècles. La création de la rue Sainte-Anne se fait en deux temps. D’abord, le segment le plus ancien de la rue Sainte-Anne se situe entre la place d’Armes et la rue des Jardins, tandis que l’autre tronçon témoigne d’un ancien sentier qui délimitait les propriétés des Ursulines et des Jésuites. Cette partie est aménagée après 1760 lors des lotissements de la propriété des Ursulines et constitue plutôt un parcours d’implantation. La rue Saint-Jean, déjà tracée au tournant des années 1640 sur la propriété de Jean Bourdon nommé terre Saint-Jean, est ouverte sous ordre du Conseil souverain en 1667. Dès la fin du XVIIe siècle, cette rue donne accès à l’extérieur des fortifications, lors de la construction de la première porte à la jonction de la rue Saint-Stanislas. De plus, ce parcours permet d’atteindre le secteur de l’hôpital et la côte du Palais. Cette rue essentiellement rectiligne, à l’exception d’une petite courbe à la hauteur de la porte Saint-Jean, est notamment élargie de quatre mètres et demi en 1898, entraînant la démolition partielle ou totale des bâtiments situés sur le côté sud du parcours.

Quatre autres parcours participent au développement du tissu urbain de la haute-ville en reliant des pôles centraux, soit les rues Sainte-Famille, des Carrières, De Buade et du Fort. Les rues Sainte-Famille et des Carrières apparaissent sur les premiers plans de la ville, dont celui de Bourdon en 1660. Leur tracé qui délimite encore aujourd’hui des institutions et des lieux importants dans l’histoire du Vieux-Québec témoignent de leur ancienneté. Ces deux rues suivent un tracé droit. La rue Sainte-Famille suit un tracé en pente en direction de la rue des Remparts. La rue De Buade est tracée dès la fin des années 1660, afin de lier la propriété des Jésuites et le fort des Amérindiens construits près de la côte de la Montagne. Cette voie étroite, constituée en partie de dalles en pierre, relie également la côte de la Fabrique. Le tracé en pente de la rue du Fort est, pour sa part, un prolongement de la côte de la Montagne vers le premier site d’établissement de la haute-ville à la suite de l’abandon du Fort des Hurons-Wendats.

Les côtes

La côte de la Montagne, dont une portion est située en basse-ville, est un axe naturel reliant la basse-ville et la haute-ville. Elle est vraisemblablement un ancien sentier emprunté par les groupes autochtones avant l’arrivée des explorateurs européens. Le choix de Champlain d’implanter sa première habitation au pied de cette côte est attribuable à cet emplacement stratégique. Cette voie de circulation sinueuse et parfois très pentue est l’une des plus importantes pour le développement de Québec puisqu’elle joint la basse-ville à la place d’Armes, adjacente au site du château Saint-Louis. Aujourd’hui, la côte de la Montagne est constituée de deux voies asphaltées et d’un trottoir. Sa largeur actuelle résulte d’un agrandissement au milieu du XIXe siècle. Puisque son tracé sinueux se faufile le long de l’escarpement, les constructions se retrouvent d’un seul côté.

Tracée sur le plan de Québec en 1660, la côte du Palais, dont la partie longeant l’Hôtel-Dieu-de-Québec est appelée jusqu’à la fin du XIXe siècle la rue des Pauvres, est un passage emprunté dès les débuts de la colonie, notamment pour se rendre à la rivière Saint-Charles et à la rue Saint-Vallier Est qui rejoignait le monastère des Récollets, coeur de la ville de Ludovica projetée par Champlain. Cette voie pentue devient un axe encore plus important lorsque l’intendant De Meulles transforme l’ancienne brasserie de Jean Talon en palais. Le palais de l’Intendant est situé au bas de cette côte, à l’intersection de la rue Saint-Vallier (aujourd’hui Saint-Vallier Est) en 1688. La côte du Palais témoigne encore aujourd’hui de la limite est de l’ancienne propriété des Augustines.

La côte de la Canoterie longe l’escarpement au nord du site patrimonial, à partir des rues des Remparts et de Sainte-Famille pour rejoindre la rue Saint-Vallier Est en basse-ville. Ce parcours, présent sur le plan tracé par de Villeneuve en 1685, sert notamment de sentier pour se rendre à une anse où les Jésuites accostaient leurs canots. La côte de la Fabrique, située en haute-ville, est un ancien sentier qui relie l’Hôtel-Dieu de Québec et l’église, de même que les côtes qui donnent accès à la basse-ville au début de la colonisation, soit la côte du Palais et la côte de la Montagne. Son tracé est notamment influencé par la présence de l’ancien ruisseau dont le lit part de la rue Saint-Louis et traverse le milieu de la côte de la Fabrique. À l’extrémité ouest du site patrimonial, la côte d’Abraham témoigne d’un ancien sentier en pente présent dès le milieu du XVIIe siècle, reliant la vallée de la rivière Saint-Charles et à la partie haute de la ville. Appelée la rue Saint-Georges jusqu’en 1890, cette côte sinueuse devient dès le XVIIIe siècle une voie carrossable de plus en plus importante alors que se développe le faubourg Saint-Roch autour de la rue Saint-Vallier Est.

Les parcours d’implantation

Le parcours d’implantation, par rapport au parcours directeur, est une voie de circulation spécialement aménagée pour accueillir des lotissements. Il s’agit habituellement d’une voie rectiligne, partant du parcours directeur, dont les parcelles réparties de chaque côté sont destinées à accueillir des maisons individuelles. Le réseau viaire du site patrimonial du Vieux-Québec comprend plusieurs parcours d’implantation étant donné son ancienneté et sa complexité.

La basse-ville

Deux parcours d’implantation caractérisent la basse-ville, soit les rues Saint-Pierre et Saint-Paul. Ces parcours sont parallèles à l’escarpement et se croisent perpendiculairement à la hauteur de la pointe de la terrasse fluviale. Puisque la configuration de cette dernière limite le lotissement, ces deux voies sont assez étroites. De plus, elles forment deux longs tracés rectilignes et plats, bordés des deux côtés par des constructions de gabarit assez important. La portion sud de la rue Saint-Pierre, située à proximité du premier site d’établissement, est tracée le long de la grève et des premières habitations sur les premiers plans de Québec. Avant la prolongation de la rue jusqu’au bout de la pointe vers 1816, un pont relie cette dernière à la rue du Sault-au-Matelot. Au début des années 1830, la rue Saint-Paul est aménagée et rejoint perpendiculairement la rue Saint-Pierre.

Très tôt dans leur histoire, les parcours directeurs de la basse-ville ont accueilli des constructions. L’espace constructible en basse-ville est limité, et la proximité du port incite les premiers habitants à s’y établir.

La haute-ville

Dans la haute-ville, bien que l’espace semble plus vaste que celui de la basse-ville en raison de son ouverture vers l’ouest, plusieurs contraintes viennent restreindre le développement du réseau viaire avant le XVIIIe siècle. Dans un premier temps, la présence des grandes propriétés religieuses et leur lotissement tardif confinent le développement résidentiel dans certains secteurs. La topographie des lieux et la présence des fortifications érigées dès 1690 pour défendre le côté ouest de la haute-ville entraînent certaines difficultés. Ainsi, la fonction résidentielle se développe dans les espaces libres entre les propriétés institutionnelles.

Des années 1720 jusqu’aux années 1760, la haute-ville connaît une forte expansion, notamment avec le lotissement d’une partie des grandes propriétés. Le Séminaire de Québec concède plusieurs lots au début du XVIIIe siècle. Par conséquent, les parcours constitués des rues Saint-Flavien, Ferland, des Remparts et Couillard sont parsemés d’habitations au cours des années suivantes. Avant 1760, les rues Christie, Hébert, Monseigneur-De Laval et de la Ménagerie sont aménagés pour accueillir de nouvelles concessions. La plupart de ces parcours d’implantation sont rectilignes et encadrés de part et d’autre par des constructions en bordure des rues. Certains d’entre eux convergent légèrement vers l’escarpement.

Plus au sud, la rue Mont-Carmel, la rue Sainte-Geneviève et l’avenue Saint-Denis sont trois parcours d’implantation, dont le tracé rectiligne commence à partir de la rue des Carrières. Leur parcours plat et étroit est encadré par un bâti principalement résidentiel. La rue du Mont-Carmel est le premier parcours de ce secteur. Elle donne notamment accès à la ferme de Simon Denys de la Trinité (1599-vers1668) et à son moulin à vent au début des années 1660. Vers 1740, plus d’une vingtaine de lots sont concédés et quinze maisons bordent ces rues, principalement habitées par des officiers de la Marine. Un peu plus au nord de ce secteur, le long de la rue Saint-Louis, un petit îlot résidentiel adossé à la propriété des Ursulines se forme également dès la fin du XVIIe siècle. Deux parcours d’implantation, soit la rue du Parloir et une partie de la rue des Jardins caractérisées par un tracé étroit, rectiligne et bordé de chaque côté par des trottoirs, accueillent quelques résidences sur leurs abords. Le tracé de ces rues est aussi influencé par l’ancien ruisseau qui longe notamment la rue des Jardins et dévie sur cet îlot pour se rendre à la rue Saint-Louis.

Dans le secteur ouest de la haute-ville, à la suite de l’érection d’une nouvelle ligne de fortifications qui débute en 1745, de nouveaux les parcours d’implantation se développent perpendiculairement aux parcours directeurs, soit les rues Sainte-Angèle, Sainte-Ursule, Saint-Stanislas et D’Auteuil, à l’exception d’une partie de la ruelle des Ursulines et de la portion ouest de la rue Sainte-Anne, ajoutée dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Ces voies sont essentiellement rectilignes. Une partie de la ruelle des Ursulines accueille quelques habitations, entre la rue Saint-Ursule et le la propriété des Ursulines. La rue D’Auteuil ainsi que la rue Sainte-Ursule suivent un tracé plat jusqu’à la rue Sainte-Anne, puis adoptent une pente descendante qui s’accentue vers l’escarpement. Ainsi, au nord de la rue Sainte-Anne, les quatre parcours nord-sud sont particularisés par une pente importante. La construction du front ouest des fortifications de la ville permet le développement de cette partie du Vieux-Québec.

Les parcours de raccordement

Le parcours de raccordement est une voie de circulation qui relie deux autres voies, notamment des parcours directeurs et des parcours d’implantation. Cependant, ses parois sont généralement peu construites, car ce type de parcours n’est pas destiné à l’origine à l’implantation de bâtiments. Avec le temps, certains parcours de raccordement voient cependant leurs abords se construire.

La basse-ville

Les parcours de raccordement de la basse-ville sont rectilignes, étroits, plats et très courts, délimitant généralement un seul îlot. Ils sont bordés principalement par des façades latérales des bâtiments orientés sur les parcours directeurs, d’implantation et de restructuration voisins.

La rue Sous-le-Cap, ouverte en 1722, est l’un des premiers parcours de raccordement de la basse-ville. Elle est le premier parcours à relier le secteur de place Royale au secteur du palais. La plupart des autres parcours de raccordement sont les petites rues perpendiculaires aux rues Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-Vallier, dont les rues Saint-Antoine, du Porche, de la Barricade, Saint-Thomas, des Bains, des Vaisseaux-du-Roi et la ruelle de l’Ancien-Chantier. Ces dernières permettent, avant le remplissage des berges, d’accéder au fleuve ou aux berges de la rivière Saint-Charles. Avec les nouvelles configurations de la terrasse fluviale et les aménagements portuaires qui entraînent notamment la construction d’entrepôts, d’autres parcours sont tracés au cours du XIXe siècle, dont la rue Bell et la rue du Marché-Finlay. Vers le nord-ouest, les rues Vallière et Saint-Nicolas encadrent le secteur de l’ancien palais de l’Intendant. Au début du XXe siècle, elles donnent aussi accès aux installations de la brasserie Boswell.

Rejoignant la basse et la haute-ville, la côte de la Potasse est tracée en 1922 et remplace alors la côte à Coton, une voie pentue, ouverte au début du XIXe siècle reliant les rues des Glacis et Saint-Vallier Est. Débutant dans le secteur de la côte d’Abraham, à la jonction de l’avenue Honoré-Mercier, ce parcours de raccordement légèrement pentu et sinueux se rend jusqu’au secteur des palais en basse-ville, passant notamment le long de la propriété des Soeurs de la Charité de Québec et du parc de l’Artillerie.

La haute-ville

Les parcours de raccordement de la haute-ville sont, de façon générale, des tracés rectilignes, peu dénivelés et très courts, qui délimitent un îlot ou deux. Ils sont également étroits permettant le maintien d’une seule voie à sens unique. Les rues sont bordées de part et d’autre par des constructions, mais, comme en basse-ville, peu de façades principales ont pignon sur ces rues. Plusieurs parcours de raccordement sont aménagés à la suite de la construction d’installations militaires au cours des XVIIIe et XIXe siècles. À l’ouest, à proximité de la rue Saint-Jean, les rues Elgin, McWilliam, Carleton et de l’Arsenal permettent notamment l’accès aux Nouvelles-Casernes. La rue Dauphine, quant à elle, rejoint la batterie Dauphine qui se trouve à son extrémité ouest et donne accès à l’extérieur de l’enceinte à la fin du XIXe siècle. Vers le nord, la rue McMahon relie le secteur de l’Hôtel-Dieu à la sortie de la ville. Plus au sud, les rues de la Porte, Haldimand, des Grisons et De Brébeuf donnent notamment accès au secteur résidentiel implanté au début du XIXe siècle, de même qu’aux aménagements de la citadelle.

Longeant l’escarpement au nord-est du site patrimonial, la rue des Remparts, un parcours sinueux qui suit le tracé parfois dénivelé du promontoire, suit l’intérieur des fortifications afin d’assurer un lien de communication rapide entre chacun des secteurs de l’enceinte. La rue du Trésor, bordant un côté de la place d’Armes, relie quant à elle la rue Saint-Louis et à la rue De Buade. Elle se termine par un tracé piétonnier. D’autres parcours de raccordement apparaissent à la suite d’opérations de lotissement réalisées sur les grandes propriétés religieuses, dont les rues Charlevoix, Hamel, de la Vieille-Université et des Jardins.

Les parcours de restructuration

Le parcours de restructuration est une voie de circulation qui marque une percée à travers un tissu urbain plus ancien. Il peut s’agir d’une voie de contournement, d’un raccourci ou du redressement et de l’élargissement d’un parcours ancien.

La basse-ville

Au XIXe siècle, la configuration de la terrasse fluviale est complètement modifiée par l’expansion de sa surface habitable, autant du côté du fleuve que de celui de la rivière Saint-Charles. Il en résulte la construction de nombreux quais, hangars et entrepôts. Un parcours de restructuration est alors ajouté à la trame urbaine de la basse-ville, soit la rue Dalhousie. Son premier tracé joint la pointe à Carcy à la rue de la Barricade. Après l’ajout d’un deuxième segment jusqu’à la rue Saint-Antoine, la rue Dalhousie relie finalement la rue du Marché-Champlain en 1877. Cette voie permet la traversée, d’est en ouest, d’une partie importante de la basse-ville entre la rue Saint-Paul et la rue du Marché-Champlain. Un segment de l’ancienne rue Champlain devient un parcours de restructuration avec les aménagements du boulevard Champlain au cours des années 1960. Le boulevard relie les ponts de Québec et Pierre-Laporte au secteur du Vieux-Québec.

Ces deux parcours de restructuration de la basse-ville ont des tracés généralement plus larges que les autres types de parcours du secteur. Ils ont souvent quatre voies et suivent le fleuve avec un tracé peu dénivelé et assez plat. Ils sont encadrés d’un côté par l’escarpement ou par la trame bâtie et de l’autre par des édifices institutionnels et des bâtiments portuaires plus dispersés laissant entrevoir le fleuve à plusieurs endroits.

La haute-ville

L’élargissement des voies d’accès au Vieux-Québec, découlant de la destruction de certaines portes, améliore les liens entre la basse-ville et la haute-ville. À ce titre, l’élargissement de la rue Saint-Jean en 1890 et l’aménagement de la côte Dinan en 1897 constituent un moment important dans la transformation de la ville. La douce pente de la côte Dinan permet au tramway de relier la basse et la haute-ville. Son tracé parallèle à l’escarpement abrupt est assez étroit, adossé à ce dernier et surmonté par les remparts tout en haut.

Plus tard, en 1969, un parcours est créé afin de permettre aux résidants des nouvelles banlieues d’accéder à la ville plus rapidement. C’est ainsi qu’est aménagée l’autoroute Dufferin-Montmorency, dont une partie des bretelles d’accès ainsi qu’une partie de cette artère, située en façade du Parlement, aussi appelée l’avenue Honoré-Mercier, sont situées dans le site patrimonial. L’empreinte de cette infrastructure est assez considérable dans la trame bâtie de la basse-ville, et elle tranche avec la trame urbaine essentiellement étroite du Vieux-Québec.

Autres parcours

Le site patrimonial est en outre desservi par des parcours piétonniers et cyclables, de même que par des escaliers qui épousent la topographie du site patrimonial du Vieux-Québec.
Les parcours piétonniers et cyclables

Le site patrimonial du Vieux-Québec est un endroit très fréquenté par les piétons. Le circuit piétonnier le plus fréquenté est constitué essentiellement des rues Saint-Louis et Saint-Jean, des côtes de la Fabrique et de la Montagne, de même que de la rue du Petit-Champlain sise au pied de l’escarpement. Ce circuit dessert notamment quatre places publiques importantes : la place d’Youville, la place de l’Hôtel-de-Ville, la place d’Armes et la place Royale.

Les fortifications de Québec accueillent aujourd’hui un parcours piétonnier exceptionnel. Elles permettent de réaliser un circuit de 4,6 km. En ceinturant le promontoire de Québec, le parcours permet de découvrir d’une façon unique le site patrimonial.

Aux nombreux trottoirs qui bordent les rues animées du site patrimonial du Vieux-Québec s’ajoute un parcours pédestre et cyclable important, soit le Corridor du Littoral. Cette piste cyclable et pédestre hors chaussée longe le fleuve Saint-Laurent et passe directement dans le Vieux-Port de Québec. Les parcours cyclable du site patrimonial sont peu nombreux étant donné l’espace restreint offert par les rues étroites du Vieux-Québec.

Les escaliers

De nombreux escaliers sont construits dans le site patrimonial du Vieux-Québec afin de faciliter la circulation des piétons entre la haute et la basse-ville (fig. 20). Plusieurs de ces escaliers relient notamment les secteurs de la citadelle et la côte de la Montagne. Avec l’arrivée des différents chantiers navals en basse-ville, sur les berges de la rivière Saint-Charles et celles du fleuve Saint-Laurent au XIXe siècle, des escaliers sont alors érigés, parfois sur les tracés d’anciens sentiers, afin de faciliter l’accès aux travailleurs qui habitent la haute-ville. Ces escaliers sont, pour la plupart, aménagés d’une structure de bois ancrée dans le promontoire, tandis que quelques-uns, en fonte, sont un héritage du XIXe siècle.

Les plus anciens escaliers du site patrimonial se situent à proximité de la place Royale. Il s’agit des escaliers Casse-Cou et Charles-Baillairgé. Sur le plan de Bourdon réalisé en 1640, un escalier en bois semble déjà aménagé pour atteindre le cap, à proximité de la côte de la Montagne. L’escalier Casse-Cou, qui est le prolongement de la rue du Petit-Champlain vers la haute-ville, est aménagé initialement entre les années 1660 et 1680. Il a notamment été connu sous les noms de l’escalier Champlain et de l’escalier de la Basse-Ville. L’escalier Casse-Cou compte 59 marches, et il a été élargi d’une travée après la démolition d’une maison sur ses abords. L’aménagement actuel de cet escalier date de 1968. L’escalier Charles-Baillairgé, liant la côte de la Montagne et le parvis de du bureau de poste, est aménagé dans le prolongement de la rue De Buade au début du XIXe siècle. Le premier escalier construit à cet endroit est en pierre et comporte deux travées, dont l’une de forme courbée. L’escalier est rénové en 1841, puis réaménagé en 1870 avant l’érection du bureau de poste. En 1893, ces deux escaliers sont remplacés par des structures monumentales en fer et en fonte selon les plans de l’ingénieur municipal Charles Baillairgé. L’escalier Charles-Baillargé compte 35 marches, et il a été restauré par la Ville de Québec en 1980.

Les escaliers de la Chapelle et Lépine sont situés à l’extrémité nord-ouest du site patrimonial. Aménagés initialement au cours des années 1840, ils sont intimement liés au développement du faubourg Saint-Roch et lient la rue Saint-Vallier Est à la côte d’Abraham. L’escalier Lépine donne sur la rue Saint-Augustin. Reconstruit en 1882 par Charles Baillairgé, cet escalier de 118 marches se démarque par son ornementation en fer de style néoclassique, dont les deux arches qui encadrent son pied et son sommet. L’escalier de la Chapelle compte 80 marches et est aménagé sur un ancien sentier notamment emprunté par les ouvriers pour se rendre aux chantiers de la basse-ville. Un escalier en fer remplace la première structure de bois en 1880.
Fait de 56 marches en bois, l’escalier des Glacis est construit vers 1922 lors de l’aménagement de la côte à la Potasse. Il conduit les piétons de la rue Saint-Vallier Est à la jonction de la côte de la Potasse et de la rue des Glacis, en haute-ville.

À l’extrémité sud du site patrimonial, l’escalier du Cap-Blanc est le plus long de la ville de Québec, avec ses 398 marches. La partie inférieure de celui-ci est incluse dans le site patrimonial. À cet endroit, le premier escalier en bois est aménagé en 1869 sur un ancien sentier ouvert dès la fin du XVIIe siècle. En 1894, l’escalier est reconstruit selon les plans de Charles Baillairgé, puis à nouveau modifié lors de travaux en 1980.

L’escalier de la promenade des Gouverneurs, situé à l’extrémité ouest de cette promenade, longe la citadelle afin de relier la terrasse Dufferin aux plaines d’Abraham. Ce long escalier de bois mesure 500 m et a une dénivellation de 42 m. Il comprend 308 marches et de longs paliers permettant d’avoir une vue imprenable sur la basse-ville. D’abord aménagé en bois au début du XXe siècle, il est reconstruit en fer et solidifié au tournant des années 1960. L’escalier Frontenac est érigé en 1977 pour relier la côte de la Montagne, la rue du Fort et la terrasse Dufferin. Cet escalier est caractérisé par sa structure en métal et ses 95 marches en bois. Son tracé témoigne de la présence d’une ancienne ruelle, nommée Frontenac, située à proximité de la porte Prescott. La reconstruction de la porte Prescott en 1983 permet de joindre cet escalier au parc Montmorency et de maintenir un lien piétonnier entre ce dernier, le château Frontenac et la terrasse Dufferin.

Le site patrimonial compte également quelques escaliers plus modestes. Ils sont parfois situés entre deux édifices et permettent de joindre deux rues, ou ils donnent accès à certains parcs et places publiques, tels que l’escalier du Cul-de-Sac et l’escalier du Quai-du-Roi. Ce dernier relie le boulevard Champlain à la rue du Petit-Champlain. Un escalier en bois est aussi érigé le long de la côte de la Canoterie, à la hauteur de la côte du Colonel-Dambourgès. Il mène à la rue des Remparts. Érigé à la fin des années 1990, l’escalier du Passage-du-Roi fait partie du centre d’interprétation de Place-Royale inauguré en 1999. Cet escalier relie la place Royale à la côte de la Montagne, en passant au centre des maisons Smith et Hazeur. Il a été construit selon l’esprit des escaliers déjà existants dans le secteur du Vieux-Québec. De plus, des escaliers en pierre sont aménagés à même les fortifications afin de permettre un passage au-dessus des portes.

Les espaces ouverts

Le site patrimonial compte près de 15 espaces ouverts, dont de nombreuses places publiques ainsi que de parcs dispersés sur son territoire (fig. 20). Le secteur de la haute-ville, caractérisé par un cadre bâti moins dense que celui de la basse-ville, comprend la majorité de ces espaces aménagés en des lieux de commémoration, de détente et d’observation. Certains de ces espaces ouverts mettent également en évidence des monuments, des oeuvres d’art ou des bâtiments anciens. D’autres rappellent des aménagements spécifiquement associés à la présence des fortifications tels les glacis, fossés et terrains d’exercice militaire.

La basse-ville

La place Royale est la première place publique du site patrimonial. D’abord appelée la place du Marché, elle est renommée place Royale en 1686, à la suite de l’installation d’un buste de Louis XIV. Ce buste disparaîtra ensuite. La place conserve sa vocation de marché public jusqu’aux années 1880. Aujourd’hui, la place Royale est recouverte d’un pavé de dalles en pierre, et elle est entourée de plusieurs bâtiments anciens construits aux XVIIe et XVIIIe siècles, dont l’église Notre-Dame-des-Victoires et les maisons Lambert-Dumont, Le Picart, Louis-Fornel et La Gorgendière. Un nouveau monument de Louis XIV a été érigé en 1948. La place Royale fait également partie du site patrimonial de l’Habitation-Samuel-De Champlain, dont le périmètre comprend tous les terrains susceptibles de contenir les vestiges des deux habitations érigées par Samuel de Champlain, de même que l’emplacement présumé des palissades et des fossés.

Le parc de la Cetière est situé à proximité de la place Royale, au coin de la rue Notre-Dame et la côte de la Montagne. Son périmètre rappelle l’emplacement d’anciens bâtiments construits au XVIIe siècle, qui ont d’abord été incendiés puis bombardés en 1759. Ces maisons avaient été rétablies sur les anciennes fondations avant d’être à nouveau la proie des flammes en 1948. Le parc comporte encore aujourd’hui la fondation de deux d’entre elles. En 1999, la place a été agrémentée d’une murale en trompe-l’oeil de 420 m2. La fresque des Québécois raconte l’histoire du Québec à travers les quatre saisons et rend hommage à 15 personnages historiques. Le parc présente aussi quelques panneaux d’interprétation et possède quelques bancs publics. À la jonction des rues du Porche et Saint-Pierre, le parc de l’UNESCO est inauguré en 1995 afin de souligner la création de cette organisation et sa mission d’éducation et de paix. Une plaque commémorative souligne également la présence à cet emplacement, vers 1651, du premier magasin général de Québec. Le magasin était exploité par les frères Mathurin, Pierre et Jean Gagnon.

La place de la FAO a été inaugurée en 1995 afin de célébrer le 50e anniversaire de l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation créé à Québec en 1945. Elle est située au coeur du Vieux-Port, à la rencontre des rues Saint-Paul et Saint-Pierre. Au centre de cette place, une sculpture-fontaine évoque une figure de proue. La disposition du pavé imite le mouvement des vagues et témoigne de la présence ancienne de l’eau à cet endroit.

Située en bordure de la rue du Marché-Finlay, la place de Paris est inaugurée au début de l’année 1988. Un tracé piétonnier est encadré de bancs publics et d’un alignement d’arbres.

Sur la rue du Petit-Champlain, au pied de l’escarpement boisé, le parc Félix-Leclerc est aménagé par la Ville de Québec au milieu des années 1990. Ce lieu de détente compte plusieurs bancs publics et est planté de quelques arbres isolés et de plates-bandes fleuries. L’oeuvre d’art Le souffle de l’île, conçue en hommage au poète et chansonnier Félix Leclerc, est installée le long de l’escarpement.

Le parc Notre-Dame-de-la-Garde est situé le long de la limite sud du site patrimonial. Il est créé en 1963, à la suite du remblayage de l’Anse-des-Mères et de l’aménagement du boulevard Champlain. Cet espace comprend notamment des terrains de sports, une piscine extérieure ainsi qu’un petit pavillon de services. Le parc permet la pratique d’activités récréatives et de sports extérieurs, peu possibles dans ce quartier linéaire coincé entre le fleuve et l’escarpement.

Plus récemment, la place de Bordeaux, au coin des rues Saint-Paul et Saint-André, a été inaugurée en 2016. La place des Canotiers est la plus récente des places aménagées. Ouverte en 2017, elle se situe devant le Musée de la civilisation, en bordure du fleuve Saint-Laurent. Son aménagement permet aux résidents et aux visiteurs d’avoir un meilleur accès au fleuve.

La haute-ville

L’emplacement de la place d’Armes est déterminé par le gouverneur Huault de Montmagny, entre les années 1640 et 1648, à la suite de la construction du château Saint-Louis. Elle sert notamment pour des démonstrations militaires ainsi que pour l’accueil des principaux visiteurs de la ville. Elle perd sa vocation militaire à la suite de la construction de la citadelle. La place d’Armes comprend alors deux sentiers qui se croisent, et elle entourée de poteaux reliés par des chaînes. Transformée en parc en 1865, la place d’Armes prend alors un aspect champêtre en raison de la présence de verdure, d’arbres, d’une fontaine et de sentiers. Le monument de la Foi érigé au centre de celle-ci en 1916. Il marque le troisième centenaire de l’arrivée des Récollets et de l’implantation de la foi au Canada. Aujourd’hui, le pourtour de la place d’Armes est caractérisé par des bâtiments emblématiques du site patrimonial, dont la cathédrale Holy Trinity, l’édifice du Bureau-de-poste, l’ancien palais de justice de Québec ainsi que le château Frontenac. Une place ouverte, de forme triangulaire, relie la place d’Armes et la terrasse Dufferin.

Située entre la rue De Buade, la côte de la Fabrique et la rue des Jardins, la place de l’Hôtel-de-Ville est une des plus anciennes places publiques de Québec. Elle occupe un emplacement de choix sous le Régime français, entre le collège des Jésuites, la cathédrale et le Séminaire. Appelée la grande place au XVIIe siècle, elle est dès l’époque du Régime français occupé par le marché de la haute-ville. Jusqu’en 1875, les cultivateurs de la région viennent y offrir leurs produits. Après l’inauguration de l’hôtel de ville en 1896, elle prend le nom de la place de l’Hôtel-de-Ville. En 1923, la statue du cardinal Elzéar-Alexandre Taschereau est installée à cet endroit. Cette place est aujourd’hui un lieu privilégié d’animation urbaine au coeur du site patrimonial.

Le parc Montmorency est situé au sommet de la côte de la Montagne. Son périmètre faisait partie de la première terre concédée dans la vallée du Saint-Laurent, dont la concession sera reconnue en 1623. Le parc a été occupé par plusieurs fonctions au cours des siècles, dont celles de cimetière, de lieu de pouvoir religieux et civil, de site militaire stratégique ainsi que de parc urbain. Son apparence actuelle remonte à 1893 alors qu’il est aménagé dans l’esprit de l’idéal romantique et de l’embellissement urbain du XIXe siècle, caractérisé par plusieurs arbres matures isolés et des sentiers piétonniers. Deux monuments commémoratifs s’y trouvent, soit le monument à Louis-Hébert et le monument à Sir-George-Étienne-Cartier élevés respectivement en 1918 et en 1920. En 1949, ce parc est désigné lieu d’importance historique nationale par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada, principalement pour sa vocation politique puisque le site accueille l’édifice de l’Assemblée législative de la province du Canada-Uni entre 1841 et 1866. Aujourd’hui, l’usage militaire du site est toujours visible avec les canons et les murs de maçonnerie des anciennes fortifications.

La terrasse Durham est aménagée en 1838 après l’incendie du château Saint-Louis. Un premier agrandissement de la terrasse est réalisé en 1854. La terrasse actuelle de 671 m, avec ses kiosques et ses lampadaires en fonte, résulte d’un second agrandissement réalisé en 1878 et en 1879. Elle prend alors le nom de terrasse Dufferin. La terrasse s’étend de la place d’Armes à la promenade des Gouverneurs, et elle permet de jouir de plusieurs percées visuelles et panoramas sur le site patrimonial. Une partie de la terrasse a été réaménagée lors des fouilles archéologiques réalisées au milieu des années 2000 par Parcs Canada. La terrasse Dufferin fait partie du lieu historique national du Canada des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis.

Faisant également partie du lieu historique national du Canada des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis, le jardin des Gouverneurs est situé au sud du château Frontenac et surplombe la terrasse Dufferin. Aménagé dès 1647 à proximité de l’ancien château Saint-Louis, il s’agit de l’un des plus vieux jardins en Amérique du Nord. Au cours du Régime français, le jardin privé du gouverneur prend les allures des grands jardins français avec la symétrie parfaite de ses aménagements. En 1827, un obélisque est érigé à la mémoire des généraux Wolfe et Montcalm à l’initiative de lord Dalhousie. À la suite de l’incendie du château Saint-Louis en 1834, le jardin est ouvert au public. Au début du XXe siècle, cet ancien jardin, planté d’arbres et caractérisé par plusieurs sentiers, est transformé en square. La clôture en fer forgé aménagée sur le mur de maçonnerie entourant le jardin est enlevée, de même que la portion de ce mur longeant la rue des Carrières.

Situé au bout de la rue Mont-Carmel, le parc du Cavalier-du-Moulin est un petit espace de 1 500 m2. Le parc intègre un vestige de la fortification française du XVIIe siècle. Un moulin est construit en 1663 sur le site. Il est ensuite intégré, en 1693, à un ouvrage militaire de type « cavalier ». Le site perd sa fonction militaire lors de la modification du système défensif français en 1755. Ce petit parc, peu fréquenté, est un endroit qui donne des vues inédites sur la partie ouest du site patrimonial.

Le parc de l’Artillerie est situé dans la partie nord-ouest du Vieux-Québec. Il est accessible par la rue McMahon et longe une partie de la rue D’Auteuil. Ce parc comprend des exemples d’architecture militaire du Régime français, dont la redoute Dauphine et les Nouvelles-Casernes. Les fortifications surplombent la rue Saint-Vallier Est et le quartier de l’ancien palais de l’Intendant. En plus du cadre bâti qui témoigne d’importants événements de l’histoire militaire du Québec, ce parc est aussi particularisé par son grand terrain gazonné, parfois en pente, de même que par la présence de quelques arbres isolés et d’aménagements de fleurs.

Le parc de l’Esplanade est situé sur la rue d’Auteuil, entre les rues Saint-Louis et Dauphine. Adossé aux fortifications, il tire son origine d’un aménagement militaire réalisé entre 1779 et 1783. L’esplanade remplaçait la place d’Armes et se présentait comme un grand terrain clôturé, gazonné, parsemé de quelques arbres et entrecoupé de sentiers de tourbe battue, où avaient lieu des exercices et des parades militaires. Après le départ de la garnison britannique en 1871, l’esplanade est transformée en aire de jeu et de repos avec plusieurs sentiers. Une ancienne poudrière borde encore aujourd’hui les fortifications. Le parc comprend également quelques monuments commémoratifs, dont ceux dédiés à Émilie Nelligan et à Alexandre Pouchkine. À l’extrémité sud du parc, l’espace Saint-Louis, réaménagé en 1998, est un espace vert permettant la détente. Il est circonscrit par deux rangées d’arbres feuillus, des petits conifères et des bancs publics. L’élément central de l’espace Saint-Louis est occupé par le monument dit des Boers.

La place de L’Institut-Canadien et la Chaussée des Écossais ont été aménagées en 2000 par la Commission de la capitale nationale et la Ville de Québec. Dominé anciennement par un stationnement, cet îlot est alors transformé en un lieu commémoratif avec une allée piétonnière caractérisé par un pavement ancien et par un traitement paysager intégré au relief naturel du site et aux bâtiments avoisinants. Elle longe la rue Saint-Stanislas entre les rues Cook et Sainte-Anne. L’oeuvre d’art Nous sommes un peuple est intégrée à la paroi du mur du parvis de L’Institut Canadien. L’allée piétonnière est aussi particularisée par des arches de fer forgé, rappelant les escaliers de Québec du XIXe siècle, des aménagements paysagers, un monument en hommage à la famille d’artistes, d’architectes et d’artisans Baillairgé. Cette place met également en valeur les arbres matures jouxtant l’église St-Andrew’s.

La place d’Youville est située le long de la rue Saint-Jean, à l’extérieur des fortifications et à l’emplacement du premier noyau du faubourg Saint-Jean. La place est d’abord aménagée pour accueillir le marché Montcalm, lors de la fermeture du marché de la haute-ville en 1876. En 1929, la halle de marché de pierres est démolie et remplacée par le palais Montcalm qui est inauguré en 1931. La place d’Youville comprend quelques marches et un grand espace plane, qui forme le parvis du palais. La diversité du cadre bâti du pourtour de la place, rehaussé par la présence des fortifications et de la porte Saint-Jean offre un décor grandiose aux différentes activités culturelles et récréatives qui s’y déroulent.

Le long de la limite sud-ouest du site patrimonial, deux espaces ouverts sont en partie inclus dans ce dernier. Il s’agit d’abord de la place de l’Assemblée-Nationale, soit plus particulièrement la partie située entre les jardins du Parlement et le parc de l’Esplanade, tous deux aménagés sur les anciennes ouvrages avancées des fortifications. Cet espace entouré d’arbres matures est particularisé en son centre par la fontaine de Tourny inauguré en 2007. L’avenue Honoré-Mercier passe par cette place pour rejoindre la rue Saint-Louis. Vers l’ouest une grande allée joint le parvis de l’hôtel du Parlement. Le monument Honoré-Mercier érigé en 1912 et le monument Louis-Hippolyte-La Fontaine élevé à cet endroit en 2003 caractérisent également une partie de cette place. Au sud, une petite partie du parc des Champs-de-Bataille, aussi connu sous le nom des plaines d’Abraham, est aussi incluse dans le site patrimonial. Celle-ci encadre plus spécifiquement les installations militaires de la citadelle. Ce grand espace ouvert longe la Citadelle pour rejoindre la promenade des Gouverneurs. Cet endroit est notamment accessible par les avenues George-VI et du Cap-Diamant. Une partie des plaines d’Abraham borde l’avenue Saint-Denis. Ce grand espace est aussi formé d’un terrain gazonné caractérisé par de petits vallons, entre l’escarpement et l’entrée de la citadelle. À son extrémité est, la terrasse Saint-Denis est particularisée par le monument de Pierre Du Gua de Monts installé en 2007. Cette terrasse donne également accès aux sentiers piétonniers qui suivent les murs des fortifications de la citadelle rejoignant, de l’autre côté de cette dernière, l’avenue du Cap-Diamant. Entre la rue Saint-Flavien et la rue Ferland, se trouve le parc Couillard. Ce dernier comprend quelques arbres et des jeux d’enfants.

Le réseau viaire en bref

Les plus anciens tracés de la trame urbaine de la basse-ville témoignent d’un plan orthogonal, auquel s’ajoute un plan en damier adopté pour accueillir les bâtiments résidentiels et commerciaux ainsi que pour faciliter l’accès au fleuve.

En haute-ville, la trame urbaine suit d’abord un plan radioconcentrique adapté à la topographie des lieux et aux limites de concessions des propriétés religieuses. Un réseau viaire orthogonal se met ensuite en place, notamment après la construction du front ouest des fortifications qui permet l’extension de la ville dans ce secteur.

Le site patrimonial comprend des parcours directeurs, dont celui formé par les rues les rues du Petit-Champlain, Sous-le-Fort, Notre-Dame et du Sault-au-Matelot en basse-ville, ceux qui convergent, pour la plupart, vers le coeur de la haute-ville, dont la rue Saint-Louis, la rue Sainte-Anne, De Buade, et la rue Saint-Jean, de même que plusieurs côtes reliant la haute et la basse-ville, dont les côtes de la Montagne.

La basse-ville est caractérisée par deux parcours d’implantation rectiligne, soit les rues Saint-Pierre et Saint-Paul, la haute-ville est particularisée par plus d’une douzaine encadrant les grandes propriétés, habituellement rectilignes, parfois perpendiculaires aux parcours directeurs, étroits ou adoptant une pente descendante vers l’escarpement.

Les parcours de raccordement du site patrimonial, tels que les rues Haldimand, McMahon, de l’Arsenal, Saint-Nicolas, du Marché-Finlay et Sous-le-Cap, sont rectilignes, étroits, plats et très courts, délimitant généralement un ou deux îlots, et sont bordés principalement par des façades latérales des bâtiments.

Les parcours de restructuration de la basse-ville découlent essentiellement de l’expansion des berges du fleuve Saint-Laurent, avec le tracé de la rue Dalhousie et celui du boulevard Champlain, tandis qu’en haute-ville, ces parcours sont créés afin d’améliorer le lien avec la basse-ville avec les aménagements de côte Dinan et de l’autoroute Dufferin-Montmorency.

Le site patrimonial est aussi composé d’autres parcours, dont les parcours piétonniers et cyclables, ainsi que par des escaliers dont la majorité favorise le lien entre la basse et la haute-ville, dont les escaliers Casse-Cou, Charles-Baillairgé, de la promenade des Gouverneurs et Lépine.

Le site patrimonial compte près de 16 espaces publics ouverts, dont de nombreuses places publiques ainsi que des parcs aménagés en lieux de commémoration, de détente et d’observation, et mettent parfois en évidence des oeuvres d’art, des monuments ou des bâtiments anciens.

PC-fig20 Figure 20
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Près-de-Ville se situe au nord du secteur Cap-Blanc.