Le Vieux-Québec a fait l’objet d’innombrables études, recherches, inventaires et publications qu’il est impossible ici de synthétiser sans risquer d’en oublier. Les livres Empreintes et Mémoire : l’arrondissement historique du Vieux-Québec, publié en 2008 par la Commission des biens culturels du Québec, et Histoire du Vieux-Québec à travers son patrimoine, publié en 2007 par Les publications du Québec, sont probablement les synthèses les plus récentes et les plus complètes qui illustrent admirablement les caractéristiques du Vieux-Québec ainsi que les enjeux de préservation qui y sont rattachés. De l’ensemble des documents consultés, il importe toutefois de tirer quelques conclusions. Avec le site patrimonial du Mont-Royal, le Vieux-Québec constitue probablement l’un des secteurs patrimoniaux les plus documentés et étudiés au Québec. Les fêtes de 2008 marquent l’apogée des publications historiques de professionnels ou d’amateurs sur la ville de Québec pour souligner son 400e anniversaire.
Que ce soit en géographie, en architecture, en archéologie, en sociologie et en économie, le territoire du site patrimonial a fait l’objet de nombreuses publications initiées d’abord par Arthur Buis et François-Xavier Garneau au XIXe siècle, ce qui démontre son caractère exceptionnel. À partir du milieu du XXe siècle, c’est la multiplication des études et analyses de ce territoire emblématique réalisées soit par les autorités municipales, provincial, par des organismes à but non lucratif comme L’inventaire provisoire des sites historiques, ouvrages militaires anciens, édifices religieux & conventuels & maisons de particuliers ayant une valeur historique ou esthétique dans la ville de Québec de la Société historique de Québec en 1956, ou bien des associations avec des institutions d’enseignement. Ces regroupements d’experts ont réalisé des inventaires, relevés et historiques dans le but de documenter ce patrimoine issu du Régime français et du Régime anglais afin de mieux le comprendre et de mieux le préserver.
En 1963, le gouvernement déclare le Vieux-Québec arrondissement historique (aujourd’hui le site patrimonial du Vieux-Québec). Il en résulte plus de 50 ans de gestion serrée de ce territoire qui fait encore l’objet de plusieurs inventaires, études historiques et cartographies diverses. Parmi les premiers outils élaborés par le Ministère se démarque le Concept général de réaménagement du Vieux-Québec, qui s’apparente au premier schéma d’aménagement à connotation patrimoniale.
Dans les années 1970, plusieurs études économiques, sociologiques, architecturales, historiques sont réalisées avec toile de fond le Vieux-Québec. Parmi celles-ci, il faut notamment mentionner les travaux de Luc Noppen (Québec, trois siècles d’architecture, avec Claude Paulette et Michel Tremblay). C’est aussi à cette époque que débute la production des nombreux plans de sauvegarde ou d’ensemble et de mise en valeur, sans oublier les plans directeurs.
À partir des années 1980, la gestion du développement et de la conservation du Vieux-Québec constitue une priorité autant pour la Ville de Québec que pour le Gouvernement québécois, qui y investissent des sommes importantes. La Division du Vieux-Québec et du Patrimoine de la Ville de Québec publie en 1982 le Guide pour la conservation et la mise en valeur de l’architecture du Vieux-Québec, qui est réédité en 1988. Dix ans plus tard, elle rajeunit cet ouvrage en publiant Conserver et mettre en valeur le Vieux-Québec : guide d’intervention (1998). Il faut aussi mentionner la publication de Regards sur l’architecture du Vieux-Québec par la Ville de Québec en 1986. Le Ministère, quant à lui, publie diverses études historiques, sociologiques et archéologiques sur place Royale dans sa série Collection du Patrimoine. Dans les années 1990, à la faveur des ententes de développement culturel conclues avec le Ministère, la Ville commande des études patrimoniales des différents sous-secteurs du site patrimonial à différents spécialistes et consultants pour bien connaître et inventorier le territoire. Elle publie aussi des guides techniques destinés aux propriétaires de bâtiments anciens : la collection Maître d’oeuvre. Le gouvernement fédéral, par l’Agence Parcs Canada, réalise également plusieurs études en histoire et en archéologie qui concernent plus particulièrement les fortifications et leurs composantes. Parallèlement, les publications de chercheurs de multiplient, notamment celles de Luc Noppen et Lucie K. Morisset (Québec de roc et de pierres : la capitale en architecture) de Michel Lessard (Québec, ville du patrimoine mondial : images oubliées de la vie quotidienne, 1858-1914) ainsi que de Christina Cameron et Monique Trépanier (Vieux Québec : son architecture intérieur).
Le début du XXIe siècle ne fait pas exception. En 2004, la Commission de la Capitale nationale du Québec écrit le schéma d’aménagement lumière qui met l’accent sur le potentiel de la mise en lumière du Vieux-Québec et de sa topographie particulière. Lors du 400e anniversaire de la ville, les auteurs inondent le marché de publications historiques, patrimoniales, photographiques sur le Vieux-Québec tels que Québec 1608-2008 : les chroniques d’une capitale; Québec et ses photographies 1850-1908; Québec, ville militaire 1608-2008; Québec, quatre siècles d’une capitale. De plus, de nouvelles thématiques sont abordées dans les études, dont le paysage (Inventaire des perspectives visuelles) et les problèmes reliés au tourisme (Étude exploratoire de l’impact du tourisme de masse sur l’arrondissement historique du Vieux-Québec).